Genève, le 8 Décembre 2017

Depuis Juin 2016, le chef spirituel du mouvement shiite Al-Wefaq, Sheikh Isa Qassim est tenu à résidence sous surveillance militaire. L’Ayatollah est un fervent leader de l’opposition contre le gouvernement actuel. Ces positions politiques ont valu la dissolution de son parti Al-Wefaq, que le royaume trouvait soit disant dangereux pour la paix et l’équilibre national. Par ailleurs Sheikh Isa Qassim a même été déchu de sa nationalité bahreïnienne. Tous ces évènements ne sont que les résultats d’une crise qui a des prémices bien plus profondes. Faisons une rapide rétrospective de la situation de ce petit pays du Golfe afin de mieux comprendre comment ils en sont arrivés là.

Le Bahreïn est une petite royauté du Golfe à majorité shiite gouvernée par une famille royale sunnite. C’est en Février 2011 que le peuple commence à descendre dans les rues pour manifester contre les discriminations et l’injustice sociale dont la population à majorité shiite fait l’objet. En effet, ce pays tient un taux de chômage qui atteint presque les 30% de la population active. La jeunesse est affectée par le manque d’aide à l’accès scolaire, d’aide pour les soins médicaux, la réforme des conditions de travail.

De nombreux opposants politiques se voient arrêté durant les semaines de manifestations. La situation ne faisant que s’embrasé, les appels constants du leader spirituel à continuer le combat et ses pseudos liens avec le gouvernement shiite de la république d’Iran ont fini par exacerber le gouvernement qui avec l’appui de l’Arabie Saoudite décide en juin 2016 de punir Sheikh Isa Qassim en appliquant la déchéance de nationalité. Dans un contexte de guerre stratégique entre L’Iran et l’Arabie Saoudites les parties pris s’insèrent dans le conflit actuel du pays et mettent un peu plus d’huile sur le feu d’une région embrasé, ou l’insécurité règne.

Suite à tous ces évènements le peuple bahreïnien a protesté de plus belle. Ceci a obligé le gouvernement à vouloir atténuer l’influence du chef spirituel en l’assignant à résidence, le Sheikh Isa Qassim est ainsi sous la surveillance militaire. Depuis son état de santé ne fait que de se dégrader. Le dirigeant de 81 ans, a grand besoin de soins médicaux. Le 7 Décembre dernier, l’ONU a exhorté le gouvernement du Bahreïn à retirer le siège militaire sur le domicile de Sheikh Isa Qassim afin qu’il puisse recevoir des soins médicaux d’urgence.

Au vu de la situation, l’ICSFT demande au gouvernement bahreïnien d’assister médicalement au plus vite le chef spirituel qui est dans un état critique.  

L’ICSFT condamne totalement la répression dont fait objet l’opposition nationale. Il rappelle à ce dernier qu’il a le devoir de respecter la déclaration universelle des droits de l’Homme.