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Forum sur les question des Minorités 2017 : L’ICSFT intervient au Conseil des Droits de l’Homme , Nations Unis Geneve

l'intervention n3

Dixième période de sessions

30 novembre au 1 décembre 2017

 

Les jeunes appartenant aux minorités : agents de changement pour atteindre une paix durable et stable

Monsieur le président

L’ICSFT attire votre attention sur la Colombie au point 5 de l’agenda.

En Colombie, l'existence de 102 peuples autochtones est reconnue, dont 87 sont enregistrés par le Département National des Statistiques (DANE) et entre autres. Ils possèdent 63 langues et occupent actuellement plus de trente-deux millions d'hectares de propriété privée collective. Cela représente 20% du territoire national. Ce sont des terres dont beaucoup ne sont pas cultivables, soit parce qu'elles sont protégées, soit parce qu'elles ne conviennent pas à l'agriculture, comme c'est le cas des savanes des plaines orientales. Selon le recensement de 2005, la population totale reconnue comme appartenant à ces peuples était d'environ 1 392 623 personnes. C'est un recensement que l'Organisation Nationale Indigène de Colombie (ONIC) considère non ajusté à la réalité de la population indigène.

L’ONIC reconnaît que 70% de la population autochtone est composée de jeunes. Ces derniers sont victimes de plusieurs problèmes graves: le recrutement forcé des enfants, des jeunes et des membres des communautés indigènes par des groupes armés irréguliers. Il y a dans tout cela des répercussions graves sur la vie et l'intégrité personnelle, la sécurité des familles et des communautés d'origine, touchant particulièrement les enfants et les jeunes autochtones. Les suicides, le manque d'offre de travail, la toxicomanie, l'alcoolisme, la prostitution forcée, la violence sexuelle et la séduction des jeunes femmes autochtones sont des tactiques de guerre, principalement par des acteurs armés illégaux. Ces promoteurs de la guerre matérialisent les risques particuliers du genre autochtone féminin dans les conflits armés. Ils matérialisent également les assassinats, les menaces et le harcèlement des dirigeants de la jeunesse et de la communauté dans son ensemble. Les jeune sont ainsi utilisés comme un réseau d'information et à la fois comme le composant de divers groupes armés. L'insécurité alimentaire et autres tragiques conséquences se font donc présentes. Il y a alors un affaiblissement ethnique et social ainsi qu'une acculturation dominante.

De plus, il y a une inquiétude pour les Indiens qui rentrent chez eux après avoir milité dans les rangs armés de manière forcée. Ces jeunes sont peu protégés, devenant ainsi l'appât pour les groupes armés illégaux qui sévissent encore sur le sol colombien.

Selon le Tribunal Pénal International pour les Enfants touchés par la Guerre et la Pauvreté, il y a entre 14'000 et 17’000 enfants et jeunes qui prennent part active dans le conflit au sein des rangs des groupes armés illégaux en Colombie. On tient ici les groupes compte des groupes paramilitaires ou encore gangs actuels et criminels. 29% d'entre eux sont indigènes, ce qui, proportionnellement à la population indigène de Colombie, s'avère être un chiffre significatif. En ce sens, le niveau et la quantité d'enfants impliqués dans le conflit armé sont alarmants. Les enfants autochtones sont ceux qui résistent le mieux aux conditions difficiles du recrutement et ceux qui désertent ou quittent le moins les rangs. Leurs conditions socio-économiques et culturelles, ainsi que l'emplacement de leurs territoires ancestraux, coïncident avec l'emplacement des corridors stratégiques et des zones d'exploitation des ressources naturelles.

D’un autre côté, les jeunes autochtones voient avec beaucoup d'inquiétude les accords de paix et le chapitre ethnique concernant l’implémentation des accords en Colombie. Jusqu’à présent, les organismes internationaux tels que l’ONU reconnaissent que le gouvernement ne respecte pas les accords conclus avec le peuple colombien. Compte tenu de ces insuffisances, les jeunes de peuples autochtones s’inquiètent de plus en plus sur la façon dont cet accord sera mis en œuvre pour une paix stable et durable.

Afin de donner une continuité à la paix en Colombie et en tenant compte du fait que la participation aux scénarios nationaux et internationaux a permis un renforcement institutionnel, politique et organisationnel vers les générations des ancêtres, des jeunes et des femmes autochtones, des espaces articulés de la jeunesse et des aînés spirituels ont été créés. Ceci dans le but de constituer une école de formation nommé « la sagesse de la terre mère pour la construction de paix : apprendre à naître et revenir à l'esprit de nos territoires. " Dans le but de faire avancer le processus de paix en Colombie, cette voie a été conçue du point de vue des terres ancestrales. Tenant compte ici des jeunes qui ont été amenés à faire part des rangs armés (légaux et illégaux).

L'ICSFT reconnaît que toute cette question de la guerre est un business pour ceux qui l'ont toujours promu. Les jeunes sont sans doute les plus touchés par l'incitation de ces politiques à faire part de groupes mercenaires où ils sont sans doute internationalisés dans d'autres régions. Pour donner un exemple, nous faisons référence à la présence de jeunes mercenaires qui, faute d'opportunités sur le territoire colombien, se sont incorporés dans des groupes de mercenariat nationaux et se sont rendus dans des pays comme le Yémen. Ceci en répondant à la mise en œuvre de la terreur et la misère promut par les intérêts des États-Unis d'Amérique, l'Arabie Saoudite et d'autres entreprises spécialisées dans le thème.

Ainsi, et en accord avec l'ONIC, nous considérons qu'il y a plusieurs articles violés dans la résolution 2250 de 2015, dans la Déclaration d’Amman concernant les jeunes, la paix et la sécurité ainsi que la déclaration sur les droits des personnes appartenant aux minorités nationales ou ethnique, religieuse et linguistique.

Nous exigeons que le gouvernement colombien respecte à la fois ce qui a été convenu dans les Accords de La Havane et qu’il respecte également l'intégrité de la DUDH et des autres déclarations et résolutions citées. Il est impossible pour un peuple qui cherche la paix de continuer à faire la guerre et à castrer les illusions des jeunes Colombiens, où il y a aussi des jeunes autochtones, afro-colombiens, paysans et autres. La paix en Colombie est la paix pour la région d’Amérique latine et pour le monde entier.